Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, me trouvant à la closture de ceste dépêche
2du roy, je vous ay faict à la haste ce mot pour vous dire
3que votre dépêche du Ve nous fut seullement randue hyer
4XVIIIe jullet. Du jour mesme, monsieur d’Hourche parla
5à la royne et au roy du contenu en icelle. La royne dict
6qu’elle en parleroit au roy. Le roy fit quelque difficulté sur
7la qualité du don. Nous estimons que les choses sont par
8dela en bon estat puis qu’il n’y a poinct heu de recharge.
9La despêche a séjouné es mains des secrétaires de monseigneur
10le prince daulphin. J’attens l’opportunité d’en attacher leurs
11magestés de bonne façon. Ce matin, monsieur le président
12Fléhard a dict publiquement avoir heu lettre du XIIe
13de monsieur de Pressin, l’advertissant de la grande maladie
14où monsieur le président Truchon se treuve et que ledit
15sieur président dudit jour XIIe luy avoit dict, le visitant, qu’il
16se cognoissoit du moins au lict d’une très longue
17maladie et en crainte de n’en relever. Son nepveu Bazemont
18estoit à se discours présent. Je ballis votre lettre à monsieur
19Bellieuvre et celle de monsieur de Saint André et luy communiquiei
20ce que vous en escriviés à monsieur d’Hourches, qui est de
21retour puis quatre ou cinq jours de Lorrayne. Nostre
22Segneur luy veuille donner bonne santé. Nous en tiendrons de
23près leurs magestez. Je ne puis avoir response à voz lettres
24au roy du Ve. Monsegneur ne treuve pas bon
25que l’on licentie les compainies que l’on ny voye plus clair.
26Du vent qui court ce jourdh’uy, nous sommes à la guerre.
27Les monstres sont publiées au XXIe d’aoust en armes
28où la companie de monsegneur le prince daulphin estoit ordonnée
29à Crémieu ce me semble, la vostre à Moyrens, celle de
30monsieur de Suze à Pierrelate, de monsieur de Maugiron
31à Beaurepaire. Il se parle de la faire passer en Piedmont
32et mettre celle de monsieur de Bellegarde dans le Daulphiné
33[v°] à cause de la controverse qu’il a avec le seigneur Ludovic,
34lequel Julles Centurion m’a dict que sa companie
35peut avoir receu de ce jour argent et qu’elle
36satisfera du tout à ce qu’elle aura heu de présent,
37qu’est occasion que je n’en importuneray point leurs
38magestés que je n’aye heu autres novelles de
39monsieur le procureur du pays et de vous principallement
40monsieur ; Le sieur de Cugy me dict le XVIIe qu’il
41avoit receu avec le Cheylard, ung cayer des plainctes
42que ceulx de la Religion de votre gouvernement font
43touchant le traictement qu’ilz ont receu puys l’édict
44de la paix et que j’en advertisse monsieur d’Hourches, d’autant
45que par ci-devant, ilz l’avoient
46asseuré qu’ilz n’avoint rien de ce costé comme ilz
47n’avoint heu, mais que puis peu de jours, on le leur avoit
48envoyé du Daulphiné. Hyer ilz le vindrent trouver
49en son lougis et luy ont promis de le luy faire voir. Je n’en ay
50sceu aucun article, sinon que vous aviez lougé la companie
51de Centurion à Loriol où l’exercice de leur Religion
52se faict et que c’est en hayne d’icelle. Il y a, comme
53Cugy m’a dict, autre cahier contre messieurs de
54la cour de parlement. Ung des articles d’iceluy est
55pour l’adjournement personnel donné au sieur de Torchefelon,
56où l’on faict ung grand discours du réachapt que l’on a
57voulu faire de la terre de Mornas. Autre chose
58n’en say-je.
59Le sieur de Janlis marche pour aller joindre le
60prince d’Orenge puis le XIIIe de ce moys avec
61touttes les trouppes qu’estoint sur la frontière,
62que sont de quatre mil hommes de pied et
63plus de IIIIc[ent] chevaux. L’on tient que
64Chepon Vittelly a esté fort blécé devant Mons,
65aucungz asseurent qu’il soit mort. Tous ceux qui
66[f° 40] sont du voyage de mer sont partis de ceste cour, le sieur
67De Gahyer e[s]t le dernier. Le roy a donné au sieur de
68Sainte-Marie, lieutenant de monsieur de Maugiron, le
69gouvernement de Dorlan. Il y a quelques contredisans,
70mais il s’asseure de l’avoir paisible. C’est ung très honneste
71gentilhomme. Je crains que le voyage de monsieur de Passage
72ne luy préjudice à venir en sa place. Je voy assez souvent
73monsegneur le prince daulphin, je luy parleray à quelque
74occasion de ce que m’escrivez. J’ay envoyé la parcelle
75du XIIIe de ce moys par la voye du contreroleur
76des postes. Je présente mes très humbles recommandations
77à votre bonne grâce, priant Dieu
78Monsieur, je prie Dieu qui vous conserve en
79très longue et heureuse vie. De Paris, ce XIXe
80jullet 1572
81Votre très humble serviteur
82Chastellard